Comment on édite les films "PATHE-BABY" De nombreux amateurs nous ont souvent demandé par quel procédé on obtenait les films d'édition de la cinémathèque Pathé-Baby, s'étonnant de la finesse des images et, pour une si petite surface, de la qualité de la projection, même sur un grand écran. On a remarqué, sur certains films, des passages représentant des scènes où évoluent un nombre considérable de figurants. Si l'on fait l'examen microscopique de l'une de ces images on est étonné de la finesse et de la définition des détails qui la composent. En réalité l'image elle même pourrait être, gràce à la qualité des objectifs employés, d'une surface extrèmement réduite. Seul, le grain de l'émulsion joue un rôle dans la définition de cette image. C'est pourquoi, pour l'emploi du format réduit c'est débord une question qui a été mise à l'étude. Les émulsions ont donc été fabriquées de manière à permettre de réduire le plus possible les images initiales sans que le grain influe sur la qualité de l'image réduite. Ceci dit, parlons du procédé employé pour permettre d'établir des films réduits pouvant être mis dans le commerce à des prix interessants car cette dernière raison est à considérer pour la diffusion du grand nombre de sujets que comporte une cinémathèque aussi complète que celle de Pathé-Baby. En premier lieu, disons que tous les films composant cette cinémathèque sont des réductions de films 35 m/m. Il serait en effet beaucoup trop onéreux de créer un négatif original de 9m/m5. Donc, le travail consiste d'abord naturellement à choisir dans les nombreuses collections de films existantes, le sujet familial pouvant sans crainte être placé dans la cinémathèque Pathé-Baby. Le choix étant fait, le service artistique "visionne" le film, c'est à dire le passe en projection et repère les parties qui peuvent être supprimées sans nuire au sujet tout en respectant l'idée du scénario. Après ce repérage, le film est monté, c'est à dire complété par des titres remplaçant les longueurs ou les scènes à éliminer. Ces titres comportent deux, trois ou quatre images s'ils sont destinés à la cinémathèque comportant les titres encochées (sur 10 et 20 mètres), ou en longueur, pour les "super". Ce film positif étant définitivement établi, est envoyé aux usines qui en tirent un "contretype positif", reproduction exacte de ce montage. On tire généralement trois ou quatre exemplaires de ce contretype, don un servira aux travaux ultérieurs et les autres seront soigneusement classés pour remplacer le premier en cas d'usure ou de détérioration pendant les nombreuses manipulations. Le film ainsi préparé passera dans un appareil réducteur à trois objectifs qui reproduira sur un autre film normal trois images semblables cote à côte correspondant à chaque image 18 x 24 m/m du film normal. Les images obtenues seront donc négatives et développées ainsi. A ce moment, si l'on passait ce film sur un écran, on verrait défiler trois fois les mêmes scènes côte à côte sur le même écran, en négatif bien entendu. Ensuite vient le tirage en positif. Le négatif dont il vient d'être question est tiré par contact sur pellicule ininflammable et donne également trois images semblables côte à côte mais cette fois en positif. Ce sera alors le film définitif qu'il suffira de perforer puis de couper pour que, de cette bande, sortent trois films Pathé-Baby du même sujet qui viendront chacun s'enrouler automatiquement sur leur bobine à la sortie de la machine. Bien entendu, le tirage se répète plusieurs fois de suite, suivant le nombre de films à tirer. Par exemple si l'on doit obtenir 30 films du même sujet, c'est 10 fois de suite que le négatif est reporté sur positif pour n'avoir à s'occuper que d'un seul développement de toute la bande. La coupe à longueur est effectuée ensuite et le film est prêt à être employé dans le projecteur. Comme on le voit, le travail de copie du film 9m/m5 Pathé-Baby demande un travail assez compliqué et surtout des soins minutieux durant toute la fabrication. Toutes les précautions sont prises contre les poussières qui pourraient venir souiller l'émulsion. Le service de vérification est très sévère et ne laisse passer aucune malfaçon. Toutefois la qualité de la reproduction dépend beaucoup de celle de l'original. Si celui ci est composé de photos impeccables, elle seront également de toute première valeur après la reproduction. Le choix de ces films est d'ailleurs judicieusement fait avant l'édition en Pathé-Baby, c'est pourquoi cette cinémathèque comporte un ensemble de sujets excellents sélectionnés parmi les meilleures productions. L.P. Revue Le Cinéma chez Soi N° 104 Aout-Septembre 1937. |